Où sont passés les guerriers ?

“KB” a pris un humiliant 86-51 à domicile face à Aubenas. Au-delà du score, c’est la manière qui interpelle, avec une inquiétante et totale absence de révolte tout à fait inhabituelle et pas vraiment dans les gènes du club haut-rhinois.

On peut parfois rater un match dans les grandes largeurs et perdre de 35 points. Mais ce que l’on a vu vendredi soir salle Faller semble dépasser le cadre du simple dérapage.

Fabien Drago lui-même n’y croit pas : « Ce n’est pas un accident. Mon premier sentiment, à chaud, est que j’ai vu jouer une équipe qui n’en est pas une. Il y a des basketteurs de talent, je n’en doute pas, mais pas de joueurs de caractère. Dans mes choix, je pensais en avoir ramené, mais je me suis planté ».

L’entraîneur ne fuit surtout pas ses responsabilités. « Le club m’a donné carte blanche pour le recrutement. Il ne correspond pas à ce que j’attendais. Je me sens très responsable, c’est une faute professionnelle de ma part. » Et le technicien de poursuivre son raisonnement : « En face, il y avait une équipe qui s’est battue, avec des Américains qui ont justifié leur statut. Chez nous, certains ont joué comme des sénateurs ».

Mais le plus inquiétant est surtout cette absence de révolte et ce sentiment de renoncement perçu par toute la salle d’un bout à l’autre des 40 minutes. C’était une rencontre entre deux mal classés dont on se doutait qu’elle allait aussi se jouer sur l’envie et la combativité. Or, ce sont les Ardéchois qui ont étouffé les Alsaciens dans ces deux domaines.

Faillite mentale

La faillite mentale subodorée lors de la deuxième période face à Sorgues il y a 15 jours s’est donc confirmée vendredi. “KB” reste sur trois mi-temps où il a inscrit successivement 23, 27 et 24 points… mais a surtout paru dans l’incapacité de réagir dès que les événements prenaient une mauvaise tournure. Le mal paraît donc profond.

À l’issue de la rencontre, à la demande de leur entraîneur, les joueurs se sont réunis dans le vestiaire pour se parler. « J’ai demandé à mes joueurs-cadres de provoquer une réunion et à mon capitaine d’éviter la langue de bois. J’attends le retour », indiquait Fabien Drago.

De son côté, le technicien va également tenter d’agir : « Il y a une grosse remise en question à effectuer. Jusqu’à présent, j’ai fait confiance et j’ai eu tort. Il va y avoir un changement de ton. J’ai l’impression que certains ne sont pas conscients de la situation ».

Le club est également en quête d’un renfort, avec une piste très sérieuse sur un intérieur lituanien. Après avoir été pendant des années l’endroit où personne n’avait envie de venir jouer, il ne faudrait pas que la salle Faller devienne tout d’un coup la salle où on vient se refaire la cerise et chercher des points faciles. Aux joueurs de prendre les choses en main et d’agir, si possible dès mardi. Mais cela ne paraît pas gagné d’avance…

Source : DNA, Guy Thomann.

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