Emmené par un Kennedy en feu (31 points), Kaysersberg s’est fait cueillir sur le fil et encaisse une défaite difficile à digérer.
Même maladroits en début de match, les Bisontins compensaient par une présence au rebond avec un Vorotnikovas dominateur sous le cercle (11 points, 7 rebonds). Les choix défensifs des locaux payaient, les Alsaciens balbutiaient. Mais cela ne durait pas.
L’apport de Diagne pesait dans la balance. Tout autant que le 1/16 à trois points de Besançon à la pause – malgré des positions ouvertes.
Le réveil de Tew, pivot athlétique au profil défensif, et surtout celui de Kennedy étaient annonciateurs des difficultés à venir (24-24, 13e ).
Kennedy (13 points dans cette deuxième période) plantait même un dunk main gauche monstrueux sur le nez de Vorotnikovas, avec la 3e faute de Guerrier en prime (28-38, 17e ) !
Au scoring (31 points) ou à la passe (7), Kennedy s’occupait de tout (35-50, 22e ). Avec son cœur, avec son orgueil, avec un Uzas retrouvé et un Maraux incisif, Besançon revenait sur les talons alsaciens (52-55, 27e ).
Portés par une adresse folle face à la zone (8/13 à trois points dans le troisième quart), les Haut-Rhinois s’échappaient à nouveau (60-71, 31e ), rapidement rattrapés par le col par des Bisontins jouant à cinq… et demi (Martin n’ayant joué que 6’44 en première mi-temps) ! Incandescents, Uzas et Maraux répondaient à Mendy, à Godin, à Walter (76-76, 34e puis 84-86, 39e )
Dans une ambiance irrespirable, dans une salle enfin bouillante, Uzas, les pieds derrière la ligne à 6,75 m, remettait les Bisontins devant (87-86). 8’’6 à jouer ! Kennedy, qui n’avait rien raté, manquait les lancers de la victoire à 4’’6 de la fin permettant à Besançon de s’offrir une victoire savoureuse.
Fabien Drago analyse cette courte défaite (86-87) à travers quelques mots-clés.
❏ Regrets
« C’est sûr qu’il y en a quand tu es devant pendant une bonne partie du match, que tu es en droit de t’imaginer que tu vas pouvoir rafler la mise, et que sur une énième mésentente en défense, l’adversaire passe devant sur la dernière action. Tu revois plein de petits détails. Par exemple, à deux reprises, sur des shoots adverses, on tape sur la planche et les arbitres valident le panier alors que le tir ne rentrait pas. On a aussi des pertes de balle, des tirs précipités, des échecs aux lancers francs. »
❏ Adresse à 3 points (17/34)
« C’est évidemment un plus, mais pour l’instant on en est dépendants, quand on n’est pas adroit, on prend vingt points. On souffre d’un manque de régularité et de cohérence en attaque. La marge que l’on a n’est pas assez importante, et du coup on se retrouve dans des situations à la fin où on s’expose à ce qui est presque un hold-up de Besançon. »
❏ Manque d’efficacité dans la raquette
« Quand tu regardes nos peu de points marqués dans la raquette, c’est forcément inquiétant. On était conscient qu’on n’avait pas forcément les intérieurs les plus prolifiques en attaque. Alioune met beaucoup d’énergie à prendre les rebonds (17) , mais offensivement, il a une marge importante de progression. “Abdou” (Ndiaye) est de nouveau blessé. On ne met pratiquement pas de points non plus en contre-attaque dans la raquette, contrairement à nos adversaires. Ce sont pourtant des choses qu’on répète toute la semaine, alors quand tu perds d’un point, forcément, ça te revient et ça te torture l’esprit. »
❏ L’investissement
« Tous ceux qui ont joué sont sortis fatigués. Ils ont été à fond et même héroïques, parce qu’on a tout donné et rien lâché jusqu’à la fin. C’est une source de satisfactions. Alioune (Tew) a été énorme sur les rebonds, et Amadou (Diagne) énorme dans le combat, la dureté, en tant que “dissuadeur”. »
❏ La défense (54 points encaissés après la pause)
« Le gros travail pour les matches à venir, c’est de trouver une stabilité défensive. Pour l’instant on ne défend pas ensemble. On a souvent un joueur qui nous met en danger, qui prend des risques qu’on n’a pas demandés, qui ne sont pas prévus. Ces risques-là, chaque fois, soit ouvrent la raquette et créent des décalages, soit permettent à des joueurs d’aller au panier. Il faut serrer les boulons et que chacun reste dans un collectif. On ne s’en sortira pas individuellement en défense. Il faut qu’on arrive à le changer, mais je pense qu’on est sur la bonne voie. »
❏ Jermel Kennedy (31 points 7 passes décisives)
« Il sait tout faire, il sait shooter, attaquer le cercle, défendre, mais il en fait parfois trop, et défensivement, il va alors inconsciemment à l’encontre du collectif. Ça part évidemment d’une bonne intention, mais avec Alioune ils découvrent un championnat qu’ils ne connaissaient pas, et peut-être même une philosophie de basket à la française, qui est de défendre en équipe, qui n’est pas simple quand tu n’as pas l’habitude. On essaye de combler ça par le travail, mais avec les blessures, on n’a pas toutes les armes pour travailler. On est en train de combler, on est en progrès et on avance, mais on est encore en retard. »
❏ Bilan mitigé (1V, 3D)
« Battre Orchies ou “Souffel” aurait été un méga bonus, mais on ne l’a pas fait. Perdre à Besançon dans ces conditions n’est pas une contre-performance, quand tu vois le niveau des deux Lituaniens (Vorotnikovas et Uzas) en face. On souffre de ne pas avoir un joueur comme ça. Mais il n’y a rien d’alarmant, c’est le dur apprentissage de la N1. On pensait que ce serait peut-être un peu mieux. Mais il ne faut pas oublier qu’on joue depuis le début de la saison sans deux joueurs majeurs (Ndiaye et Berquier).»
Source : DNA (https://c.dna.fr/sports/2018/10/07/rageant-pas-alarmant)