Kaysersberg n’était qu’à un lancer franc d’encaisser 100 points à Saint-Vallier. Si les Haut-Rhinois sont à la tête de la deuxième défense la plus perméable de la poule A de N1, les raisons sont plus complexes qu’une simple perte d’identité.
Samedi, à Saint-Vallier, le KABCA a encaissé pour la dixième fois de rang plus de 81 points. Et il a même frôlé la centaine pour la première fois de la saison. Forcément, pour une équipe réputée la saison passée pour sa dureté, en N2, le constat interroge.
Comme trop souvent depuis le coup d’envoi du championnat, “KB” a connu un trou noir, le troisième quart-temps dans la Drôme (16-33) alors qu’il était dans le coup à la pause (41-43). « Leur défense tout terrain nous a pris à la gorge, on n’a pas réussi à s’en dépêtrer, souligne l’entraîneur Fabien Drago, tout de même étonné par les trois fautes techniques qui ont sanctionné son équipe durant ces dix minutes. Ce qui est nouveau, c’est très souvent ce côté hautain du corps arbitral. C’est la réalité d’une petite équipe même si mes joueurs ne méritent pas ça. Sur ce terrain-là, on ne fait pas le poids. »
Le technicien alsacien ne cherche pas pour autant de faux-fuyants au moment d’analyser la permissivité défensive de son équipe, la deuxième moins performante (juste devant Besançon) de sa poule dans ce domaine (913 points encaissés). « On a perdu une part de notre identité, reprend-il, et cela est dû à certains choix pour la N1 (départs de Cransac et Cabarkapa par exemple). On est dans une phase de transition. »
Limiter les rebonds offensifs et les pertes de balle
Là où la majorité des équipes sont constituées autour d’un axe 1-5 de poids, Kaysersberg a connu des soucis sur les deux postes avec les blessures de Berquier, rétabli depuis plusieurs semaines, et Ndiaye (genou) dont l’expérience à ce niveau devait en faire la sentinelle sous l’arceau des Vignerons. Tew est « courageux » mais « manque un peu de basket », Diagne peut par séquences dépanner, tandis que Kennedy, lui, est moins investi qu’espéré dans la préservation de son panier.
« L’équipe se cherche, doute encore même si j’estime qu’on est en progrès. Nos adversaires ont identifié notre faiblesse dans la raquette. On est en apprentissage, on cherche des solutions », insiste Fabien Drago.
Contraint par son budget, le KABCA ne pourra pas densifier son effectif, athlétiquement notamment. Dans la Drôme, les gabarits alsaciens ont souffert pour prendre les rebonds défensifs (17 points concédés en deuxième chance). « Physiquement, Saint-Vallier, c’est costaud à tous les postes. Et il y a des rotations. »
Mais si la défense kaysersbergeoise se retrouve régulièrement en difficulté, ce n’est pas qu’en raison d’un manque d’impact et d’agressivité. Une partie de la solution se trouve de l’autre côté du terrain. Samedi, les 17 pertes de balle ont débouché sur 20 points concédés en contre-attaque. Beaucoup trop.
« En attaque, on fait des mauvais choix, on se précipite, on manque de cohésion. On n’est pas assez dans l’anticipation, liste Fabien Drago qui espère un sursaut de ses hommes dans ce domaine. Trois joueurs sont à l’origine de la moitié des pertes de balle. Si on passait de dix-sept à douze de moyenne, et si on concédait moins de rebonds offensifs aussi, ça nous aiderait grandement. Car sur demi-terrain, on est intéressant. »
Pour les deux prochains matches « capitaux », contre Feurs et à Charleville-Mézières, la défense devra redevenir le maillon fort. Et “KB” sait comment y remédier.
Source : DNA, Julien-Thomas Will (https://c.dna.fr/sports/2018/11/19/defense-(trop)-passive)
