Trois victoires en six jours pour un Kaysersberg quasi moribond, à l’extérieur de surcroît. Personne n’aurait pu imaginer ce scénario irréel qui permet aux Haut-Rhinois de se relancer totalement avant les fêtes.
« C’est quoi cette semaine ? » Cette réflexion d’un aficionado de “KB” croisé hier matin traduit bien le mélange d’incrédulité et de plaisir qui a saisi les supporteurs des Vignerons au terme de six jours irréels pendant lesquels les joueurs de Fabien Drago ont remporté plus de matches qu’en presque quatre mois (!) et sont allés terrasser, chez eux, Charleville, Orchies et Get Vosges.
« On n’avait pas forcément prévu ce genre de scénario. On ne l’aurait même pas imaginé à 1 % », avoue Amadou Diagne. « On a juste vu le calendrier et on ne pouvait pas penser qu’on allait gagner les trois. On est partis pour ce road trip “à l’arrach” en se disant juste qu’on devait donner le meilleur. Le fait d’avoir joué sans pression a forcément eu une importance. Ce ne sont pas des matches qu’on a gagnés de quarante-cinq points et où tout roulait, mais vraiment des matches accrochés qu’on est allés chercher ensemble. C’est un gros travail collectif qui a été très bénéfique. »
La grande majorité des joueurs a aussi connu, pour la première fois dans sa carrière, une période de quatre jours sans se quitter, ce qui a joué un rôle crucial dans la performance de cette semaine. « Le fait de rester ensemble a renforcé les liens entre nous. On a bénéficié de cohésion, d’entraide au quotidien, ça a forcément joué sur le terrain. Toutes les équipes professionnelles font ce genre de stage en début de saison pour apprendre à se connaître, voir qui est qui, parce que chacun est différent et a son caractère, et où on se découvre encore un peu plus. On est un groupe plutôt dans l’humain, où tout le monde rigole de tout et de n’importe quoi avec tout le monde, il n’y a pas de star. » À cet égard, le premier succès dans les Ardennes a certainement été déterminant. « Charleville, un dimanche 16h, on n’était pas forcément frais physiquement… Si on voulait gagner, il fallait qu’on reste ensemble. On a eu la chance d’avoir Jermel (Kennedy) et Adomas (Drungials) qui nous ont portés, ce sont des valeurs ajoutées dans l’équipe. Ce sont des leaders, on les a pris pour ça, pour qu’ils puissent entraîner l’équipe dans leur sillage. Il y a eu un temps d’adaptation, et il semble qu’ils soient désormais lancés. Et ils savent que nous, on sera derrière, qu’on va suivre, dérouler, et se battre. »
“KB” a indiscutablement haussé son niveau de jeu, mais s’est également recentré sur des bases quelque peu oubliées depuis le début de la saison. « Sur les rencontres précédentes, on avait peut-être aussi expérimenté des trucs qui n’étaient pas forcément à notre portée », estime l’ailier-fort du KABCA. « On a mis du temps à comprendre qu’il fallait aller à l’essentiel. On travaillait toute la semaine sur l’adversaire, ses systèmes, et au final, le samedi, on arrivait et on semblait perdu, on n’avait pas cette “grinta” qui nous transcende. Au fur et à mesure des semaines, on a revu les choses, pas uniquement sur des aspects techniques. Le discours du coach s’est axé sur des choses simples, avec à la base de l’agressivité, de l’envie, et ça nous a réussis. »
Historique
Finalement, cette semaine qui, dans l’esprit de ses adversaires, devait enterrer pour de bon Kaysersberg, l’a au contraire régénéré. « S’il y a un mot pour la qualifier, c’est “historique”, conclut Amadou Diagne. Pour notre première année en N1, on a quand même réussi à gagner trois matches de suite à l’extérieur. On a su trouver la formule qui doit nous permettre de nous épanouir, nous transcender. Et si on flanche un peu à l’avenir, on saura trouver les ressources parce qu’on aura expérimenté cette semaine-là. »
Source : DNA, Guy Thomann (https://c.dna.fr/sports/2018/12/16/c-est-quoi-cette-semaine)