Dans une salle en fusion, Kaysersberg est allé au bout de son incroyable mois de décembre avec un quatrième succès, mardi face à Souffelweyersheim, au terme d’un match qui augure une deuxième partie de saison prometteuse.
Que pouvait-il arriver à ce KABCA en état de grâce depuis le 10 décembre ? Probablement rien, sinon d’infliger sa première défaite au leader de la Nationale 1… Et rien n’y a fait. Ni le 10-0 asséné à l’entame par un BC Souffelweryersheim bien décidé à montrer d’emblée qui était le patron. Ni la disqualifiante extrêmement sévère infligée à Jonathan Godin après à peine 16 minutes de jeu, dans la foulée d’une antisportive déjà peu évidente. Ni même le coup de poignard asséné par Bach, égalisant à 76-76 d’un trois points à deux secondes du terme.
« On revient de tellement loin »
Kaysersberg s’est relevé de tout ça grâce à Kevin Walter, qui a endossé le costume de superhéros, en inscrivant les cinq derniers points de son équipe (78-76). Qui plus est avec un ultime petit flotteur qui est allé mourir tout doucement dans le panier adverse à deux dixièmes de seconde du buzzer !
Un Kevin Walter qui symbolise parfaitement la résurrection d’une formation moribonde il y a deux semaines encore. « C’est incroyable ce qui se passe. On était au fond du seau et on a gagné quatre matches en dix jours avec un effectif réduit. On revient de tellement loin, savourait l’ancien joueur du FC Mulhouse. On s’est fait porter par le public. On a retrouvé la salle des grands soirs et une super ambiance. Sur le tir à trois points, je sais qu’il ne reste pas beaucoup de temps. Je vois que je suis un peu démarqué, je prends le shoot et ça rentre. Après, quand ils égalisent, on n’a plus rien à perdre, je shoote libéré. C’est à l’instinct, on regarde ce qui se passe en défense et on essaye de s’adapter. Avec deux secondes à jouer, j’avais un ou deux dribbles avant de pouvoir tirer. Au temps mort, on s’était dit que si je sortais extérieur, ils viendraient couper mon tir. Alors j’ai “drivé” et j’ai réussi à mettre un petit shoot à trois mètres. »
Mais mardi soir, au-delà de cette inspiration géniale, c’est tout au long des quarante minutes que Kaysersberg s’est construit un nouveau match référence, qui va enrichir la légende de la salle Faller. D’abord en ne courbant pas l’échine après un début calamiteux. Puis en se révoltant après l’exclusion de Jonathan Godin, qui a permis à Arthur Buttner de vivre encore plus intensément son premier temps fort de jeune basketteur en N1.
« On n’a pas tilté dès le début que “Jo” ne pouvait plus jouer, témoigne le jeune meneur. Je me suis dit : maintenant, c’est ma chance, j’y vais. J’avais envie de tout casser, de me donner à fond, de montrer à mes partenaires que j’avais le niveau et que je ne ferais pas régresser l’équipe. Quand j’étais plus petit, quand j’ai commencé ici, je venais voir tous les matches de la “une”, et quand on faisait la présentation avec les grands, c’était toujours un rêve. Il est devenu réalité. L’équipe m’a mis en confiance. Je n’ai même pas les mots pour raconter la fin de match. J’avais les jambes qui tremblaient, on ne pouvait pas perdre. Et quand Kevin met le dernier panier, on est champions du monde ! C’est vraiment incroyable cette soirée, inoubliable ! »
Le rôle majeur de Drungilas
Arthur Buttner a soutenu les cadres de l’équipe, soumis depuis quatre matches à des cadences infernales. Drungilas, Mendy et Kennedy ont encore joué chacun entre 33 et 35 minutes.
Magnifique de combativité, Laurian Tarris appréciait aussi ce “KB” retrouvé. « J’espère qu’on va encore surfer sur la vague. On a fait ces dix jours avec un groupe restreint. On n’avait pas de pression, rien à perdre. On a essayé de jouer au basket, de retrouver du plaisir, parce que ce n’était pas la joie ces deux derniers mois. »
Dans ce renouveau, Adomas Drungilas joue un rôle majeur. Le Lituanien fait l’unanimité. « Sa venue fait énormément de bien, confirme le Catalan. On a une fixation intérieure solide et quelqu’un qui connaît le haut niveau. Ça fait vite la différence. Je n’espère qu’une chose, c’est qu’il va rester. »
Après cette débauche d’énergie, le KABCA va profiter de son sapin copieusement garni. Dès le 5 janvier face à Besançon, il faudra déjà songer aux étrennes.
Source : DNA, Guy Thomann (https://c.dna.fr/sports/2018/12/21/kb-quatre-a-quatre)