Une saison contrastée

Kaysersberg a connu un exercice 2018-2019 contrasté pour sa première saison en Nationale 1, entre coups d’éclat et grosses contre-performances. Au moment du bilan, on retiendra cependant et avant tout l’essentiel pour le promu : le maintien.

Le bon côté…

❏ Le maintien

Totalement improbable après un début de championnat calamiteux, le maintien a pris forme avec une incroyable série de quatre victoires consécutives en douze jours au mois de décembre. Il a été acté lors de la dernière journée de la première phase malgré une dernière défaite face à Charleville, grâce au revers de GET Vosges à Boulogne-sur-Mer.

❏ Les coups d’éclat

Le KABCA a réussi quelques “perfs” de premier plan. À commencer, bien sûr, par la victoire face au presque invincible leader Souffelweyersheim. Ce soir-là, les joueurs et leur entraîneur se sont transcendés pour s’imposer 78-76. Les succès à Orchies et face à Boulogne émargent aussi dans cette catégorie. Contrairement aux autres équipes du milieu de tableau, dans un bon jour, “KB” est capable de battre n’importe qui.

❏ Le double succès face à GET Vosges

Probablement les deux victoires les plus importantes de la saison. Quatre points qui permettent à “KB” de devancer in extremis son rival au bénéfice de leurs confrontations directes.

❏ L’adaptation des joueurs à la Nationale 1

Pour ceux qui étaient déjà là en N2, la transition s’est effectuée de manière satisfaisante. Laurian Tarris, Amadou Diagne ou Kevin Walter n’ont pas souffert du changement de niveau. L’ancien Mulhousien a même “profité” d‘un effectif réduit lors de la deuxième phase pour réussir quelques matches de haut vol niveau scoring. Même chose pour le staff que la plongée dans un univers plus pro n’a pas perturbé plus que cela.

❏ Mendy et Godin

Parmi ceux qui sont arrivés, Elson Mendy et Jonathan Godin, en dépit de quelques passages à vide et autres blessures, ont apporté ce qu’on pouvait attendre d’eux et ont contribué activement au maintien.

❏ La capacité de réaction

Le KABCA a surtout été redoutable lorsqu’il a joué relâché, essentiellement quand tout le monde le croyait condamné début décembre et qu’il n’avait plus rien à perdre.

❏ La trouvaille Drungilas

C’est évident. Sans l’arrivée du Lituanien en novembre, Kaysersberg aurait eu beaucoup plus de mal à se maintenir. Compétiteur hors pair, Drungilas a boosté ses coéquipiers et est à l’origine de la série salvatrice du mois de décembre.

❏ Les jeunes poussent

Alors qu’ils ne devaient tenir qu’un rôle marginal, les blessures ont permis aux jeunes de montrer le bout de leur nez et parfois plus, à l’image de Hugo Bourblanc et Jean-Pierre Da Silva, qui ont croqué avec gourmandise dans le temps de jeu qui leur a été offert en fin d’exercice. Arthur Buttner, blessé au plus mauvais moment, n’a malheureusement pas pu en profiter.

❏ Le public

La salle Faller a tenu bon dans la tempête. Aux moments les plus délicats, les supporters et le kop ont poussé leur équipe et affiché un soutien sans faille.

… et le mauvais

❏ Des couacs retentissants

Capable d’exploits, le KABCA a aussi plongé pendant certaines rencontres de manière incompréhensible. Le fond a été touché face à Aubenas, zéro victoire au compteur alors, qui est venu humilier les Haut-Rhinois salle Faller avec un retentissant et irréel 86-51. Au rayon des cauchemars également, le revers à domicile face à Sorgues (80-85), alors que “KB” menait 62-42 en début de seconde période…

❏ La friabilité à domicile

Arrivé en N1 dans une salle Faller à la réputation de forteresse imprenable, “KB” a cette saison beaucoup subi à domicile. Même si le niveau était plus élevé, 11 défaites sur son parquet en 18 matches, ça fait beaucoup. À l’avenir, il va falloir remédier à ce problème pour connaître un maintien un peu plus tranquille.

❏ La pression dans les matches à enjeu

À plusieurs reprises, Kaysersberg a été en mesure de s’éviter un stress inutile. Mais que ce soit face à Recy/Saint-Martin ou Charleville-Mézières lors de la dernière journée, l’enjeu semble avoir engendré une fébrilité qui a à chaque fois coûté la victoire et des points précieux.

❏ Le secteur intérieur

“KB” n’a pu compter dans ce secteur sur Abdoulaye Ndiaye, blessé d’un bout à l’autre de la saison, qui n’aura disputé que deux matches. Quant à Alioune Tew, son apport a été insuffisant par rapport à l’investissement consenti. S’il possède d’énormes qualités physiques, ses lacunes techniques n’ont pas permis d’en faire le joueur dominant indispensable dans la raquette.

❏ Le mystère Kennedy

Le Canadien a incontestablement un talent individuel supérieur aux autres. Pourtant, il n’a pas été le “clutch player” qu’il aurait dû être. Le joueur n’a-t-il pas réussi à s’adapter à un collectif ou “KB” n’a-t-il pas réussi à exploiter toutes ses qualités ? La question reste posée…

❏ La gestion du cas Berquier

Elément majeur lors des saisons précédentes, l’emblématique meneur de jeu, victime par ailleurs de plusieurs blessures, a été utilisé de façon chaotique. Et le risque pris de le laisser partir à un moment-clé du championnat sans le remplacer a failli coûter cher à une formation qui s’est soudain retrouvée démunie à ce poste avec les blessures de Godin et Buttner.

❏ Les blessures

Lien de cause à effet ou non ? Avec un préparateur physique attitré (André Herrmann), “KB” n’avait connu que très peu de blessures la saison dernière. Cette année, ce secteur n’a pas été considéré comme prioritaire et le nombre incroyable de pépins physiques venus polluer la saison pose forcément la question de la politique à adopter pour la saison à venir.

❏ Les fautes techniques

Elles ont valu pas mal de sanctions et de suspensions pénalisantes au KABCA. Et elles entachent fortement le bilan d’Adomas Drungilas. Même s’il a parfois été ciblé par les arbitres, l’accumulation de… huit fautes techniques (!) sur une saison pour le même joueur constitue un drôle de record. D’ailleurs, le Lituanien est encore suspendu jusqu’en septembre…

Quelques chiffres

➤ 36 matches disputés : 11 victoires pour 25 défaites, dont 9 victoires et 17 défaites en saison régulière, 2 victoires et 8 défaites en play-offs.

➤ À domicile : 7 victoires, 11 défaites.

➤ À l’extérieur : 4 victoires 14 défaites.

➤ Plus large succès : Kaysersberg- Vitré 86-59 (+27).

➤ Plus large défaite : Boulogne- Kaysersberg 115-64 (-51).

➤ Joueur ayant inscrit le plus de points sur un match : Kevin Walter 35 lors de Toulouse- Kaysersberg 90-89.

Source : DNA, Guy Thomann (https://c.dna.fr/sports/2019/05/16/une-saison-contrastee). Photo Julien Kaufmann

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