David Acker retrouve son cocon alsacien

Au sortir d’une saison un peu frustrante à Pont-de-Chéruy (N2), David Acker (27 ans, 2,02m) avait besoin d’un retour aux sources. En signant à Kaysersberg, le pivot alsacien s’est a priori offert un excellent point de chute.

« Après avoir fait le tour du monde, tout ce qu’on veut, c’est être à la maison… » David Acker pourrait sans doute se reconnaître dans ce petit extrait du morceau de rap “La Terre est ronde”, signé Orelsan. Lorsqu’on l’a appelé, ce week-end, le longiligne Alsacien (2,04m) était en bateau, non loin de Paxos, une île ionienne située au sud de Corfou (Grèce).

Comme beaucoup de monde, le jeune homme de 27 ans aime voyager. Mais il a aussi besoin, au bout d’un moment, de retrouver quelques repères familiers. Ce constat est encore plus vrai s’agissant de sa carrière de basketteur. En s’engageant à Pont-de-Chéruy (Isère) en 2018, le natif de Hoerdt, viscéralement attaché à ses racines alsaciennes, ne s’était jamais autant « excentré », selon ses propres termes. « J’avais envie de vivre une expérience, d’apprendre de nouvelles choses », explique-t-il.

« Je sais où je mets les pieds »

De ce point de vue-là, il a été servi. Après avoir écrasé la concurrence, dans la poule A de N2 (23 victoires en 26 matches de saison régulière), son équipe s’est hissée à l’échelon supérieur, en écartant Cergy-Pontoise en deux manches durant les barrages d’accession. Cela ne signifie pas pour autant que l’intérieur y a trouvé son compte. Sa moyenne de points (7,9), par exemple, a sensiblement baissé par rapport aux deux années précédentes, au FC Mulhouse (12,7) et à Holtzheim (14,1). « Le contexte était compliqué, raconte-t-il. Je n’étais pas fan de la façon dont j’étais utilisé, mais j’ai pris sur moi pour me fondre dans le collectif. J’avais du mal à comprendre les attentes du coach (Moatassim Rhennam). J’aurais pu faire beaucoup mieux. »

N’ayant « pas plus d’attaches que ça » en Auvergne-Rhône-Alpes, David Acker a « préféré partir ». « Le club et moi nous sommes séparés d’un commun accord », précise-t-il.

En bon pivot, le garçon cultive néanmoins l’art du rebond. Début juillet, il a officialisé son ‘‘come-back’’ à Kaysersberg, cinq ans après un premier passage dans la cité viticole. « Je sais où je mets les pieds, insiste-t-il. Je retrouve un endroit que je connais, avec pas mal d’amis autour… »

« Si je suis bon, je jouerai »

Cette fois-ci, l’ex-pensionnaire du centre de formation de la SIG (2010-2013) ne risque pas d’être surpris par la philosophie de l’entraîneur. Et pour cause, il s’en est imprégné tout au long de l’exercice 2013-2014. En Fabien Drago, l’indéboulonnable technicien de ‘‘KB’’, il a toujours vu un « personnage charismatique, qui pouvait être impulsif mais restait à l’écoute ». « On a tous les deux un peu changé, sourit-il. On va voir comment ça se passe… »

A priori, il n’y a pas de raison que les retrouvailles tournent mal. Et pour cause, David Acker – qui entend « commencer des études pour devenir préparateur physique » – n’exige aucun statut particulier. « Peu importe le poste, 4 ou 5 (ailier fort ou pivot, ndlr), j’évoluerai là où on me demande. Je pars du principe que si je suis bon, je jouerai. Si ce n’est pas le cas, ce sera tout à fait compréhensible que je ne sois pas sur le terrain. »

L’intérieur a quelques atouts dans sa manche. Lorsqu’on lui demande de se ‘‘vendre’’, il évoque sa « polyvalence », ses « qualités athlétiques », sa maîtrise du « post-up » (jeu dos au panier), sa « mobilité » – appréciable pour un garçon de sa taille – et la fiabilité de son « tir ». « J’aime bien défendre », ajoute-t-il.

Il connaît la Nationale 1

Fabien Drago fournit peu ou prou la même description de sa recrue (voir DNA du 8 juillet) , qui présente en outre l’avantage d’avoir déjà fréquenté la N1, sous le maillot de GET Vosges (2014-2016). « Il y a un fossé avec la N2, note l’ancien Spinalien. C’est plus pro, ça joue mieux au basket tout simplement. »

A Pont-de-Chéruy, club « formaté » pour la troisième division française, le pivot avait pris l’habitude de « s’entraîner tous les jours ». Le rythme de travail sera évidemment identique à Kaysersberg, à compter du 16 août, date à laquelle la reprise a été fixée. Pour l’heure, David Acker a quelques semaines devant lui pour savourer son retour aux sources. Et méditer sur la chanson d’Orelsan…

 

Source : DNA, Amaury Prieur (https://c.dna.fr/sport/2019/07/15/david-acker-retrouve-son-cocon-alsacien)

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