Responsabilisé par Fabien Drago, le jeune meneur de Kaysersberg Arthur Buttner a réalisé, à l’image de son équipe, une performance contrastée face à Pont-de-Chéruy (69-79). Amené à avoir du temps de jeu ces prochains temps, l’espoir haut-rhinois va devoir saisir sa chance.
On a connu mieux comme début de match. Un retour en zone après trois secondes de jeu. Une perte de balle sur l’action suivante. Et un entraîneur, Fabien Drago, qui vous souffle dans les bronches. Samedi, Arthur Buttner, propulsé dans le cinq de départ, a connu des premières minutes mouvementées, à l’image du KABCA qui a pris un éclat rédhibitoire dès le premier quart-temps (10-26). « Le coach m’a dit à l’entraînement que je commencerais, indique le basketteur de 19 ans. C’était une petite pression supplémentaire mais si je veux prouver que j’ai ma place en N1… »
Déjà dans le groupe la saison passée, Arthur Buttner n’avait pas vraiment pu en profiter pour emmagasiner de l’expérience. Maintenu, Kaysersberg aurait pu le mettre davantage sur le parquet lors de la deuxième phase, mais l’extérieur s’était alors blessé à la cheville gauche. Une indisponibilité de quatre mois qui l’avait particulièrement frustré.
Le Haut-Rhinois a attaqué la préparation estivale avec appétit tout en sachant que Jonathan Godin et Rosaire Malonga seraient logiquement privilégiés. Mais la donne a changé après le premier match de championnat face à Rueil. Malonga s’est blessé au genou et son absence, de quatre semaines minimum, pourrait s’étirer sur plusieurs mois si les ligaments sont touchés. “KB” devrait en savoir plus ce vendredi après de nouveaux examens. « La blessure de Rosaire, je ne peux pas m’en réjouir, même si ça m’offre du temps de jeu. C’est ch… pour lui et pour l’équipe, modère Arthur Buttner, qui sait quand même qu’il va avoir une fenêtre de tir lors des prochaines semaines. Fabien Drago m’a dit que c’était à moi de prouver. À chaque entraînement, je me donne à fond. »
Un cap à franchir
Passée l’inhibition inaugurale, le meneur s’est mis au diapason de ses coéquipiers après la mi-temps. Plus entreprenant, il a enfin été dans la création en attaque tout en essayant de gêner au maximum son vis-à-vis Marc-Antoine Pellin. Au passage, ce n’était pas un cadeau de se coltiner l’ancien professionnel – passé notamment par Roanne, Le Mans ou Orléans – et champion de France 2007. Mais formateur car pour exister en N1, il a vu quelle intensité il fallait déployer.
« Je l’ai mis d’entrée pour soulager Jonathan Godin sur les montées de balle. Je voulais aussi qu’il sorte Pellin du jeu sur demi-terrain, explique Fabien Drago. S’il a mal débuté, sa soirée reste positive. C’est lui, avec Hugo Bourblanc, qui a sonné la révolte dans le dernier quart. Ils ont des cannes. Ça peut être un bon indicateur pour la suite. »
Bien conseillé par ses aînés, Arthur Buttner va aussi « se faire à l’ambiance ». Comme il l’a montré par séquences, notamment en fin de match. « J’ai mis un panier et ça m’a donné de la confiance, souligne celui qui est en service civique au KABCA. Je sais qu’il reste encore beaucoup de travail. J’ai essayé de mettre de l’intensité, de faire mon maximum. »
Au point d’avoir un coup de pompe dans le money-time. Au GET Vosges, dès vendredi, il lui faudra remettre ça. « J’espère qu’avec de la confiance, je vais réussir à passer ce cap », dit le meneur. Son club, contraint de faire avec les moyens du bord, ne demande rien d’autre.
Source : L’Alsace, Julien-Thomas Will (DNA)