“KB”, la peur de gagner ?

Trois jours après s’être sabordé face à Avignon, Kaysersberg s’apprête à livrer un « match à quatre points », ce mardi sur le parquet de Besançon, un concurrent direct. Fabien Drago, l’entraîneur du KABCA, n’est pas serein.

De son propre aveu, Fabien Drago n’avait peut-être « jamais passé un tel savon » à ses joueurs, depuis ses débuts en tant qu’entraîneur à Kaysersberg, en… 2003 ! Dire que le coach du KABCA n’a pas aimé la première mi-temps de ses hommes, samedi contre Avignon, relève de l’euphémisme. À la pause, les murs du vestiaire ont tremblé. « On encaisse 47 points en 20 minutes. C’est inadmissible, inacceptable, fulmine le technicien. Je ne vois pas comment on peut trouver des circonstances atténuantes. Il y a forcément des choses qu’on n’a pas bien faites, des consignes qui n’ont pas été respectées… »

« Dès que l’adversaire durcit le jeu et affiche davantage d’agressivité, on se précipite, on panique et on perd la balle. Il faut être plus solide. », Fabien Drago, entraîneur de Kaysersberg

« Je n’ai pas de clutch player  »

Le stratège de “KB” refuse d’entendre parler de scénario cruel, après la courte défaite (79-82) de son groupe face aux Provençaux. « Nous sommes d’abord victimes de nous-mêmes. »

Fabien Drago fait surtout référence à la gestion du money-time , une nouvelle fois catastrophique. « On rend généreusement la possession à l’adversaire, au lieu d’être patient, déplore-t-il. Entre les tirs forcés et les mauvaises passes dignes de débutants, l’équipe s’est écroulée. Dans mon effectif, je ne possède aucun joueur capable de gagner un match dans les deux ou trois dernières minutes. Je n’ai pas de clutch player. »

Initialement, ce rôle devait revenir à l’ailier américain Colton Weisbrod. « Il est venu pour prendre des responsabilités, acquiesce l’entraîneur. Mais encore faut-il que la balle arrive jusqu’à lui… »

Le retour de Rosaire Malonga (ménisque), programmé début décembre, pourrait résoudre en partie ce problème de leadership. « Avant sa blessure, il avait un peu cette casquette de tueur », souffle le tacticien haut-rhinois.

Le KABCA devra encore composer durant quatre rencontres sans son meneur titulaire. Et on ne peut pas dire que Fabien Drago soit serein, à quelques heures d’un « match à quatre points », dans l’antre de Besançon. « On l’a vu sur les terrains de Feurs (84-66 le 2 novembre) et de GET Vosges (95-75 le 4 octobre)  : pour l’instant, à chaque fois qu’on a affronté un concurrent direct, on a explosé en vol. On se déplace dans une salle (le gymnase des Montboucons) qui ne nous réussit généralement pas trop bien, avec un public chaud, surtout en fin de rencontre. Et quand je vois l’impact des extérieurs Thomas Prost (10,9 points, 4,7 rebonds et 4,9 passes décisives de moyenne) et Eliot Maraux (8,4 points, 4 rebonds et 3,9 “assists”) , je pense qu’on a du souci à se faire… »

« On a montré nos limites, surtout mentales »

Les deux garçons dont il est question se relayent au poste 1, mais sont aussi régulièrement alignés ensemble sur le parquet. « Ils font un énorme chantier. Ils sont solides sur la montée de balle, pénètrent, fixent et servent très bien leurs intérieurs. »

Sous le cercle, Henrikas Vorotnikovas, le pivot lituanien de Besançon, se régale (12,5 points par match, 61,8    % de réussite). « Je suis surpris que cette formation soit aussi mal classée », lâche Fabien Drago.

Avant la séance d’entraînement programmée hier en fin de journée, le technicien se donnait « 24 heures pour changer » ce qui doit l’être. « Pour le moment, nos prestations ne laissent pas augurer de belles choses, regrette-t-il. On a montré nos limites, surtout mentales. »

Mais ne nous y trompons pas : le coach adorerait que ses joueurs lui donnent tort dès ce soir…

Source : DNA, Amaury Prieur / Photo: Vanessa Meyer

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