« Plus confiance en nous »

À notre connaissance, aucun All Star Game n’était organisé dans la Nièvre, ce week-end. C’est pourtant ce que laisse à penser le score de la rencontre La Charité – Kaysersberg, marquée par une orgie offensive (111-98).

Le KABCA n’a pas seulement encaissé plus de 80 points pour la huitième fois d’affilée en championnat. Cette fois-ci, il a touché le fond, défensivement parlant. « Il faut qu’on arrive à resserrer un peu les rangs et à proposer une défense collective plus rodée, réagit Laurian Tarris, l’ailier de “KB”. On doit faire des stops plus souvent. Dans le vestiaire, le coach (Fabien Drago) nous a dit que l’on avait manqué de solidarité dans ce domaine. » C’est le moins que l’on puisse dire…

Il y a huit jours, après le revers devant Avignon (79-82), l’entraîneur haut-rhinois avait jugé « inacceptable » la première mi-temps livrée par ses hommes (47 points concédés). On n’ose imaginer les qualificatifs qui lui ont traversé l’esprit en observant le premier quart de son équipe en Bourgogne. En l’espace de dix minutes, les Vignerons ont réussi le triste exploit de prendre 38 points dans les gencives. Rarissime, quel que soit le niveau de compétition…

Pour Laurian Tarris, le problème est avant tout psychologique. « Tout le monde doute, avoue le Perpignanais. Ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas gagné (six défaites de rang) qu’on ne sait plus comment faire pour y parvenir. On n’a plus confiance en nous. »

Lui-même en souffrance samedi (4 points à 2/10), malgré ses dix rebonds, le gaucher ne souhaite pas spécialement s’exprimer sur son cas personnel. Lorsqu’on l’interroge, il dit ne pas savoir « quoi penser de [sa] saison » (8,3 points et 5,5 rebonds de moyenne). Mais il reconnaît, en revanche, que l’enchaînement des mauvais résultats lui plombe le moral, y compris lors de son temps libre. « C’est dur de déconnecter et de se vider la tête, confie-t-il. Il faut une certaine force mentale pour passer à autre chose. Mais c’est notre métier… Pour ma part, je suis vraiment frustré, parce que j’ai le sentiment que ce qu’on fait n’est pas “dégueu” et qu’on n’est pas récompensés. »

La relégation ? « Forcément, on y pense un peu… »

C’est en partie vrai. Sérieusement pénalisé par les absences sur blessure de son meneur Rosaire Malonga (ménisque) et de son pivot David Acker (poignet), le KABCA jette rarement l’éponge, même quand il commence un match à l’envers comme samedi. Ce refus de mourir lui a permis de venir souffler dans la nuque de La Charité dans le dernier acte (90-84), après avoir compté vingt points de retard. Mais Laurian Tarris est lucide. Il le sait, si son équipe « continue comme ça », la relégation lui pend au nez. « Forcément, on y pense un peu, d’autant que derrière, il y a des dirigeants et des bénévoles qui se battent pour garder le club à ce niveau, souffle-t-il. Il va falloir qu’il se passe quelque chose… Pour notre confiance, ce serait génial de remporter le derby à domicile, samedi prochain contre Mulhouse/Pfastatt. »

La mission n’est pas impossible. À condition, bien sûr, de ne pas transformer le match en All Star Game…

Source : DNA, Amaury Prieur

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