Kaysersberg poursuivi par le mauvais sort

Lorsqu’un joueur quitte l’infirmerie, un autre la rejoint. Tel est le triste constat du moment à Kaysersberg. Le KABCA enregistrera le retour de blessure de David Acker, ce samedi contre GET Vosges. Mais il sera privé d’Amadou Diagne, victime d’une élongation à l’ischio-jambier lundi face au Centre Fédéral.

Ses deux enfants sur les genoux, Amadou Diagne tentait tant bien que mal de garder le sourire, quelques minutes après la victoire face au Centre Fédéral (94-63) lundi dernier. Fauché en plein double pas par une élongation à l’ischio-jambier, dans l’ultime minute d’un match gagné depuis un long moment, l’intérieur kaysersbergeois s’efforçait de ne pas maudire la Terre entière. « C’est difficile, mais il faut s’accrocher », souffle-t-il.

« C’est un truc de fou ce qu’il se passe »

À ce moment-là, le père de famille n’était sans doute pas tant choqué par sa propre blessure – synonyme d’arrêt de travail jusqu’au 31 décembre – que par l’invraisemblable poisse qui s’abat sur son groupe depuis le coup d’envoi du championnat. Alors que l’infirmerie de “KB” n’a jamais été vide cette saison, on en vient à se demander qui sera le prochain sur la liste…

Remis de la fracture au poignet qui l’a éloigné des parquets pendant près de quatre mois, le pivot David Acker disputera enfin son premier match officiel sous le maillot du KABCA, ce soir face à GET Vosges. Mais les Vignerons ne seront toujours pas mieux armés, en tout cas numériquement. « Quand un gars revient, un autre part, soupire Amadou Diagne. C’est embêtant pour l’équipe. Il est difficile de construire un collectif dans ces conditions. Personnellement, je n’ai jamais fait partie d’un effectif autant touché par la malchance… »

« C’est la première fois, en 25 ans de carrière, que je connais une situation comme celle-là, renchérit Maxime Days, l’ailier fort haut-rhinois. Mentalement, ce succès face au Centre Fédéral nous permet de sortir la tête de l’eau. Mais on perd encore un joueur capital. Forcément, ça gâche la fête… »

Le 23 novembre dernier, déjà, le mauvais sort s’était acharné sur Kaysersberg. En ce jour de derby face à Mulhouse/Pfastatt, la troupe de Fabien Drago enregistrait le grand retour de son meneur Rosaire Malonga, opéré du ménisque au début de l’automne. Au bout de la soirée, “KB” n’avait plus que ses yeux pour pleurer, son autre poste 1, Jonathan Godin, s’étant fracturé le scaphoïde (six semaines d’indisponibilité). « C’est un truc de fou ce qu’il se passe, réagit le jeune arrière Hugo Bourblanc (19 ans). Malheureusement, tout cela relève du hasard. On ne peut pas y faire grand-chose. »

« Cette fois-ci, notre mentalité sera différente »

Particulièrement à son avantage, lundi dernier devant les apprentis basketteurs du Pôle France (19 points, 4 sur 5 derrière l’arc) – « J’ai joué libéré contre des gars qui ont à peu près mon âge » –, le talentueux gaucher devrait encore être responsabilisé, ce samedi face à Épinal. Pas sûr, néanmoins, qu’il ait autant de latitude pour s’exprimer…

Homogène à souhait (neuf joueurs à sept points de moyenne ou plus), l’équipe vosgienne opposera une résistance bien plus féroce que la lanterne rouge francilienne. Dans le sillage du meneur franco-américain Bradley Jomard, arrivé fin novembre, elle a remporté trois de ses quatre dernières rencontres et présente désormais un bilan équilibré (8V, 8D).

Antépénultième de la poule B de N1 (3V, 13D), Kaysersberg n’évolue pas dans la même cour, cela va sans dire… « Nous avions pris une fessée à l’aller (95-75 le 4 octobre) , rappelle Maxime Days. Mais cette fois-ci, notre mentalité sera différente parce qu’on sera chez nous. »

La salle Théo-Faller n’est plus ce qu’elle était

« On va donner tout ce qu’on peut et mettre tout le cœur qu’on a dans cette rencontre », promet pour sa part Hugo Bourblanc.

Même forfait, Amadou Diagne observera le comportement de ses coéquipiers de très près. « Il faut que les gars se battent, on ne doit surtout pas lâcher. »

Cela réveillera peut-être le public de la salle Théo-Faller, beaucoup moins fervent que par le passé en cet exercice 2019-2020. Si les supporters ont évidemment besoin des joueurs pour s’enflammer, l’inverse est vrai aussi. Et “KB” ne s’en sortira pas sans un sixième homme digne de ce nom…

Source : DNA, Amaury Prieur

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