Un sauveur nommé Redikas ?

L’arrière-meneur Dovydas Redikas (27 ans, 1,92m) s’est engagé jusqu’à la fin de la saison avec le relégable kaysersbergeois. Fabien Drago, l’entraîneur du KABCA, voit en ce Lituanien le facteur X susceptible de sauver son équipe.

Du moins, il pourra se dire qu’il a tout tenté. En dépit du bilan calamiteux de son club en championnat cette saison (14 défaites en 17 journées), Fabien Drago ne veut toujours pas entendre parler de relégation. L’entraîneur du KABCA n’a donc pas “débranché” son esprit du basket, durant la courte trêve de Noël. « Il fallait trouver quelque chose qui redonne espoir à tout le monde et de la crédibilité à notre projet de rester en N1 », confie-t-il.

« L’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération en Lituanie »

Déterminé comme jamais, le technicien s’est mis en quête du messie. À l’entendre, il a eu l’embarras du choix. « Les choses se sont accélérées avec beaucoup d’agents, raconte-t-il. On m’a proposé des Américains avec de très beaux CV, mais j’avais un peu peur de ne pas pouvoir les qualifier pour le prochain match à Orchies (le 5 janvier à 15h30). »

Le stratège kaysersbergeois a donc jeté son dévolu sur un Lituanien, le dénommé Dovydas Redikas (27 ans, 1,92m). Bien qu’inconnu en France, l’arrière-meneur ne sort pas de nulle part. L’an dernier, en première division chypriote, il affichait des statistiques flatteuses, sous le maillot de l’Apollon Limassol (12,9 points, 6,4 passes décisives et 21,1 d’évaluation en moyenne). « Ce championnat n’est peut-être pas d’un niveau redoutable, mais les étrangers qui y évoluent ont la réputation d’être très bons », souligne Fabien Drago.

Le tacticien haut-rhinois assure s’être bien documenté. Il n’a pas seulement épluché tous les chiffres produits par sa recrue, « tout à fait corrects sur l’ensemble de sa carrière ». Il a également étudié son passé et s’est renseigné sur sa personnalité. « Il était l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération en Lituanie », note le coach.

Vainqueur du Mondial U19 en 2011 avec sa sélection, mais aussi champion d’Europe U16, U18 et U20 en 2008, 2010 et 2012, Dovydas Redikas n’a pas confirmé tout le potentiel qu’on lui prêtait à l’époque. « Il existe des raisons personnelles qui ne me regardent pas », souffle Fabien Drago.

« Un gestionnaire de grande taille »

L’ex-espoir de Vilnius (2011-2013), entrevu en Grèce et en Lettonie ces dernières années, s’est pour le moment contenté de briller dans des clubs de seconde zone. Ce serait mentir de dire qu’il change de dimension, en signant à Kaysersberg. Mais au moins aura-t-il l’opportunité de « se montrer en France », dixit son nouvel entraîneur. « C’est quelqu’un d’assez dur, un garçon au tempérament de feu qui aime défendre. On n’avait pas ce genre de profil dans l’équipe. »

Le manager de “KB” se tient d’ores et déjà prêt à donner les clés de la maison à son renfort balte. « Il sait dribbler et tenir la balle, c’est un gestionnaire de grande taille. Il est capable de rayonner en tant que meneur, mais aussi de suppléer Ted Lissossi et Kevin Walter au poste 2. Je compte sur lui pour nous apporter son expérience et une certaine maîtrise dans les fins de match. Cette saison, on s’est souvent incliné de moins de dix points, alors qu’on avait la rencontre en main. »

La filière balte

En enrôlant Dovydas Redikas, Kaysersberg a le sentiment d’avoir réussi un « coup ». S’il apparaît quasi certain que le KABCA ne se maintiendra pas en N1 dès l’issue de la première phase, Fabien Drago ne désespère pas d’attaquer les play-downs en position de force. « L’objectif est de battre toutes les équipes susceptibles de se retrouver dans la poule de maintien avec nous (Feurs et Besançon entre autres, ndlr) et, bien sûr, de récupérer le panier-average », conclut le technicien.

L’an dernier, en cours de saison, le club du vignoble avait déjà placé son destin entre les mains d’un Lituanien, le pivot Adomas Drungilas, aujourd’hui à Tartu, en élite estonienne. Au final, il avait évité la relégation. La filière balte sauvera-t-elle à nouveau “KB” du marasme ?

Source : DNA, Amaury Prieur

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