Fabien Drago, l’entraîneur kaysersbergeois, peut enfin s’appuyer sur une rotation de dix joueurs. Quasiment au complet samedi, le KABCA est parvenu à inquiéter Saint-Vallier, le deuxième du championnat. Il est désormais plus facile, pour le coach, d’« imposer [sa] philosophie ».
« C’est sûr qu’il y a du monde… » Dans un sourire, Jonathan Godin acquiesce, lorsqu’on évoque avec lui l’embouteillage naissant sur les postes extérieurs, au sein de l’effectif kaysersbergeois. Sur le flanc depuis fin novembre, le meneur prend son mal en patience. Les radios avaient révélé une « fracture du scaphoïde ». Le scanner, lui, a infirmé ce verdict : il semblerait que l’ancien Mulhousien souffre plutôt d’une « grosse entorse au poignet ».
« C’est au coach de gérer ça, pour le bien du club »
Après « plus d’un mois d’immobilisation », il ressent encore des « douleurs » et présente un hématome sur la paume de la main. « Le chirurgien a fixé ma date de reprise à la mi-février, indique le vétéran. Mais si j’ai encore mal à ce moment-là, cela signifiera peut-être que le ligament est touché. »
Il est donc beaucoup trop tôt pour se projeter sur une éventuelle réapparition de Jonathan Godin sur les parquets. Le moment venu, son “come-back” amplifiera forcément le casse-tête auquel est confronté son entraîneur Fabien Drago. Longtemps en manque de rotations, le technicien a désormais l’embarras du choix pour composer sa traction arrière.
La métamorphose, entamée il y a quelques semaines avec l’arrivée de Ted Lissossi et le retour de blessure de Rosaire Malonga, s’est accélérée avec le recrutement tout frais du Lituanien Dovydas Redikas. En mode leader, samedi contre Saint-Vallier (9 points, 6 passes décisives, 3 interceptions mais 5 balles perdues), l’ex-espoir du Lietuvos Rytas Vilnius « a déjà mis la main sur l’équipe », estime Drago.
La répartition des temps de jeu est fatalement bouleversée. Et les jeunes sont les premières victimes de cette réorganisation : samedi, Arthur Buttner, régulièrement sollicité jusque-là, n’a pas été retenu dans le groupe, tandis que son compère Hugo Bourblanc s’est contenté d’un passage éclair sur les lattes (1’36’’). La gâchette Kevin Walter a de son côté débuté la rencontre sur le banc, sans que son impact n’en soit altéré (14 points, à 4 sur 7 à longue distance).
« On ne perdra plus de match à domicile cette saison »
Titularisés mais pas pour autant surutilisés, Malonga (10 points, 4 rebonds, 6 passes décisives, 3 interceptions, 18 d’évaluation) et Lissossi (15 points, 3 sur 4 en périphérie, 4 passes décisives) ont eux aussi répondu présent. Quand on leur parle de concurrence, les deux fournissent la même réponse, pratiquement au mot près : « C’est au coach de gérer ça, pour le bien du club. »
Fabien Drago jure qu’il n’aura pas le moindre « état d’âme » à ce niveau-là. Et pour cause, les réceptions de Feurs (le 25 janvier) et Besançon (le 4 février), décisives pour le maintien en N1, approchent à grands pas. « Les joueurs le savent : ceux qui respectent les consignes et affichent un engagement total seront sur le terrain. Les autres resteront sur le banc, tonne le stratège haut-rhinois. Avant, je manquais de solutions. Aujourd’hui, j’ai le luxe de pouvoir imposer ma philosophie. On aurait préféré ne rien changer, parce que ça coûte de l’argent au club. Mais nous sommes engagés dans une course contre la montre. »
L’entraîneur est convaincu de pouvoir la remporter. Samedi, il a vu ses garçons « laisser leurs tripes » dans le duel face au deuxième du championnat. « Les belles heures arrivent, lance-t-il. On ne perdra plus de match à domicile cette saison. »
Connaissant l’orgueil du bonhomme, nul doute qu’il mettra tout en œuvre pour tenir sa promesse…
Source : DNA, Amaury Prieur