“KB” plonge dans la crise

En s’inclinant à domicile contre Feurs, Kaysersberg a sérieusement hypothéqué ses chances de maintien en Nationale 1. Le club, pas habitué à passer par des moments aussi difficiles, s’enfonce dans la crise. Fabien Drago pourrait ne pas finir la saison sur le banc.

« C’est ma soirée la plus difficile, la saison la plus dure que j’ai vécue. » Dans la bouche de Fabien Drago, coach de Kaysersberg depuis 2003, ce sont des mots lourds de sens. Samedi, face à Feurs, il a entendu des « Drago démission » pour la première fois. Signe d’un malaise qui va bien au-delà du terrain.

Cette saison apocalyptique – 3 victoires, 18 défaites – a considérablement tendu les relations entre l’entraîneur et une partie de son vestiaire, notamment Laurian Tarris et Amadou Diagne. Ce que Drago a d’ailleurs reconnu dès la défaite consommée face à un autre mal classé.

Drago : « Je ne peux que constater mon échec »

« On a fait une piètre prestation, sans enthousiasme ni envie. Je me suis planté, je n’ai pas monté une équipe de N1. Nous ne sommes qu’une somme d’individualités. Je pense que quelque chose s’est cassé avec certains anciens qui n’auraient pas dû rester. » Et le technicien d’ajouter : « Je ne peux que constater mon échec. Ce n’est pas celui du club. »

Spontanément, samedi, Fabien Drago a indiqué vouloir se mettre en retrait, sans pour autant quitter le club. Son adjoint Laurent Bicart a, lui, fait savoir qu’il serait solidaire de la décision de l’entraîneur principal, figure emblématique du KABCA. Au club, on excluait a priori d’en arriver à cette extrémité.

Néanmoins, si le technicien haut-rhinois va finalement au terme de sa 17e saison, il devra lui aussi retrouver du mordant. Habitué à transmettre sa niaque, Drago a comme son équipe subi les événements face à Feurs, notamment dans une seconde période où son coaching a été très limité.

Les joueurs, premiers responsables de cette débâcle, n’ont pas non plus été épargnés par les commentaires d’après-match. Et ceux-ci ne se voilaient d’ailleurs pas la face, conscients de la catastrophe.

Dans le vestiaire, les mines étaient défaites. Karolis Brusokas, le généreux intérieur, a même versé quelques larmes. Quant à son compatriote lituanien, Dovydas Redikas, qui s’est rapidement éclipsé, il a expliqué dans un message à son coach « [s]e sentir comme une m… » pour ne pas avoir su mener correctement le jeu des siens.

Un manque « d’âme »

« J’en ai marre de rentrer chaque samedi la tête à l’envers », lâchait, désabusé, Maxime Days sur le parquet de la salle Faller. Pour expliquer les déroutes successives, les blessures récurrentes – l’absence de Rosaire Malonga, qui aurait dû défendre sur William Mensah (meilleur marqueur [21] et meilleure évaluation du match [26]), n’a pas aidé – mais surtout un problème d’état d’esprit ont été pointés du doigt.

« Intrinsèquement, on est plus talentueux. Mais l’équipe de Feurs avait une âme, alors que nous, on n’arrive pas à avoir cet esprit de groupe depuis le début de la saison », a justement fait remarquer Amadou Diagne.

Kaysersberg avait tout misé sur ce match à quitte ou double. Et forcément le « coup de massue » est énorme. En bon capitaine, Kevin Walter, une nouvelle fois l’Alsacien le plus saignant, a incité ses partenaires à finir le championnat dignement. « C’est une saison extrêmement dure, avec chaque semaine une blessure ou quelque chose d’autre, maugréait après la douche le sniper, qui n’a pas voulu commenter les possibles changements au sein du staff. Il faut continuer à se battre, sinon ça va être un calvaire. »

Il reste encore 13 rencontres, play-downs compris, d’ici la fin du championnat. Un possible chemin de croix auquel Kaysersberg n’a jamais été habitué…

Source : DNA, Julien-Thomas Will

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