Le « monstre » Govindy

Les yeux rivés sur les play-downs de fin de saison, Kaysersberg a encore étoffé son effectif, en s’attachant les services de Melvyn Govindy (22 ans, 2,12 m), un pivot pour le moins massif. Coup de projecteur.

Dans le sport, souvent, les chiens ne font pas des chats. Fraîchement recruté par Kaysersberg, Melvyn Govindy n’est autre que le fils de l’ex-internationale française Sandra Dijon, championne d’Europe en 2001 avec les Bleues. Le jeune intérieur a donc été à bonne école. Et son physique de déménageur, doublé d’une mobilité rare pour un garçon de son gabarit, lui a un temps valu d’être observé par quelques scouts NBA.

« L’attraction de ces trois prochains mois » ?

Le pivot s’était même inscrit à la draft 2018, avant de retirer son nom au dernier moment. Son idée était alors de percer sous le maillot de Cholet (Élite), son club formateur, pour augmenter ses chances de rejoindre la grande ligue américaine au printemps 2019. Mais le plan ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu… Confiné sur le banc dans les Mauges, le Palois de naissance a vu sa cote irrémédiablement baisser. Après une saison et des poussières à attendre son heure sous la houlette de l’exigeant coach turc Erman Kunter, il a finalement rompu son contrat à l’amiable, début novembre.

La rumeur fait état d’un joueur ingérable. Cela n’a pas effrayé Fabien Drago, l’entraîneur de Kaysersberg, qui lui a tendu la main, espérant une opération « gagnant-gagnant ». « Il avait reçu d’autres propositions, mais sans garantie de temps de jeu, indique le technicien. Avec nous, il aura des responsabilités. Ça dépendra bien sûr de ses capacités, on n’est pas en train de faire du troc. Mais on a confiance en lui et il a besoin de ça pour s’épanouir. »

Pour séduire sa recrue, le stratège de “KB” lui a vendu un « club familial », au sein duquel la « pression » et les « obligations » ne sont évidemment pas aussi fortes qu’en Élite, « où on ne fait pas de sentiments ». Des mots qui ont sans nul doute résonné agréablement aux oreilles de l’ancien espoir du SLUC Nancy, dont l’immense potentiel mériterait d’éclater enfin au grand jour.

À ce sujet, Fabien Drago est d’ailleurs formel, au bout d’une petite semaine d’entraînement : « C’est un monstre ! Son niveau est hors normes pour la N1. Il est grand et sait utiliser son corps. Il court, il va vite et haut. Il peut partir en dribbles, possède un bon tir à mi-distance et met ses lancers francs. Et c’est quasi impossible de ne pas doubler sur lui (faire une prise à deux, ndlr) en défense… »

« Nous prenons encore une autre dimension »

Le coach se délecte déjà des « espaces » que Govindy va immanquablement « libérer » pour les shooteurs de son groupe (Walter, Redikas…). Le seul défaut du néo-Kaysersbergeois, sur le parquet s’entend, serait son manque d’aisance « dans les déplacements latéraux ». Sinon, il a tout, absolument tout pour être « l’attraction de ces trois prochains mois », assure Drago.

Dans l’immédiat, l’intérieur a consenti un « très gros effort » financier, ce qui permet à “KB” de ne pas dépasser « le budget prévisionnel du début de saison ». S’il trouve son compte en Alsace, et si Kaysersberg se maintient en N1, le molosse pourrait rempiler dans quelques mois. « C’est le projet », confirme l’entraîneur.

On n’en est bien sûr pas encore là. Scotché à la 13e place de sa poule (trois victoires en 20 journées…), le KABCA a, pour l’heure, les yeux rivés sur les play-downs. « On prépare la séance de rattrapage, synthétise Drago. On essaye de mettre toutes les chances de notre côté parce qu’après, il n’y a plus rien. Et avec Melvyn, nous prenons encore une autre dimension. »

Déjà renforcé il y a trois semaines par le meneur lituanien Dovydas Redikas, l’effectif vigneron a désormais fière allure.

Source : DNA, Amaury Prieur / Photo : MAXPPP/Josselin CLAIR

Translate »