Govindy se fait tout petit

Débarqué il y a un peu plus de trois semaines à Kaysersberg, Melvyn Govindy a plongé dans l’anonymat de la N1. Pas de quoi décontenancer l’ex-espoir du basket français qui souhaite simplement jouer au basket et aider le KABCA à chercher un maintien hypothétique.

Badaboum. Voilà peu ou prou le bruit que fait une grande carcasse de plus de deux mètres et de plus de cent kilos qui s’affale sur le parquet de la salle Théo-Faller. Samedi, dans le premier quart-temps, Kaysersberg a bien cru revivre un énième épisode douloureux avec la blessure de leur nouvel intérieur Melvyn Govindy.

« Je suis un joueur de N1 comme un autre »

Après avoir marché sur le pied d’un adversaire, le pivot s’est tordu de douleur avant de rejoindre le banc en boitant. « J’ai une inflammation des tendons. Ça a réveillé la douleur, explique-t-il du haut de ses 2m12. J’ai restrappé derrière et comme je suis assez souple de la cheville, ça l’a fait. Dans ces cas-là, faut rester concentré, sinon on risque de se blesser derrière. »

Badaboum. Voilà peu ou prou le bruit que fait le panier après un énorme “Tomar”. Comme celui dont Govindy a gratifié l’assistance, durant le troisième acte, sur un service de Ted Lissossi. Grâce à son gabarit surdimensionné, celui qui semait la terreur chez les espoirs choletais est souvent en position de faire le spectacle. Contre La Charité, il a couplé son côté showman à une efficacité de bon aloi (7/10 au tir).

« J’aime bien faire le show, emmener la salle avec moi, montrer qu’à “KB” on peut faire du bruit, sourit le bigman de 22 ans. Les gens viennent voir du basket mais aussi un spectacle. Moi, quand j’étais petit, j’adorais voir ma mère ( l’ex-internationale française Sandra Dijon ) prendre des shoots de loin ou des gars claquer de gros dunks. »

Melvyn Govindy ne veut cependant pas être réduit à deux mains qui viennent s’accrocher à l’arceau. Lui ne revendique rien, souhaite seulement jouer au basket, ce dont il était privé en Élite à Cholet. Et il ne juge pas incohérente sa venue à Kaysersberg, il y a trois semaines, malgré un profil peu commun pour le club haut-rhinois.

« Je ne me prends pas pour un joueur de l’élite ou de NBA ( il avait inscrit son nom à la draft en 2018 avant de le retirer, ndlr ), je n’ai pas de palmarès, ni de temps de jeu au plus haut niveau, décrypte-t-il avec humilité. Je suis un joueur de N1 comme un autre. Le basket est une passion et à Kaysersberg on me proposait véritablement du temps de jeu. Gagner des mille et des cents pour rester sur le banc ne m’intéresse pas. Je veux jouer. »

Des responsabilités à prendre

Contre La Charité, il a cumulé 19 minutes, malgré sa frayeur initiale, dont il a fait plutôt bon usage (16 points, 4 rebonds, 2 interceptions, 17 d’évaluation). De mieux en mieux intégrée dans les systèmes, la tour de contrôle entend guider ses partenaires pour aller chercher un hypothétique maintien en N1 à l’issue des play-downs.

« On me demande de la présence dans la raquette, de la dureté, une certaine vision du jeu mais aussi d’être un leader. Jusqu’ici, je n’ai jamais eu un rôle important. Alors, même si le club est dans la mouise, je ne vais pas baisser la tête. Je vais plutôt motiver tout le monde. »

Pas dépaysé dans la campagne alsacienne – « tout le monde se connaît, tout le monde est très poli comme dans le village de ma mère en Normandie » –, Melvyn Govindy entend juste rendre sur le terrain la confiance que le KABCA a placée en lui. D’ici la fin de la saison, il pourrait encore faire du bruit. Badaboum.

Source : L’Alsace, Julien-Thomas Will / Photo : Laurent Habersetzer

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