Un derby à déguster sans modération

Même si le championnat va rapidement reprendre ses droits avec deux déplacements compliqués la semaine prochaine en Normandie, les joueurs du KABCA ont pu apprécier tout au long de ce week-end la grosse performance réussie face à Mulhouse.

Mulhousiens et Kaysersbergeois n’ont pas forcément bien dormi dans la nuit de vendredi à samedi. Pas pour les mêmes raisons évidemment. Les premiers se sont certainement posé des questions quant à une défaite qui ne devait pas être programmée sur leur tableau de marche. Les seconds, eux, ont probablement eu du mal à trouver le sommeil d’abord parce la victoire en elle-même est belle, mais aussi parce qu’elle a été obtenue dans des conditions de ferveur que ni joueurs, ni spectateurs n’avaient plus vécues depuis bien longtemps, dans une salle pleine et une ambiance de feu. Chez certains, l’adrénaline a dû avoir du mal à retomber. Fabien Drago mesurait d’ailleurs parfaitement la portée de ce succès acquis à la force du poignet : « On ne se permettait pas forcément de se dire qu’on avait une chance. Mais on voulait la jouer à fond sans partir dans un excès de confiance. Franchement, on a été pile poil dans le scénario qu’on voulait donner à la rencontre. On avait des objectifs et on les leur a imposés tout au long du match. On voulait réduire leur temps de possession, être plus autoritaires sur le rebond défensif puisqu’ils en sont à 40% de points dans la raquette. Et on a réussi à les emmener sur ce terrain-là. Je relève qu’on a fait quatre quart-temps plein, et défensivement, ce que les gars ont montré ce soir est énorme. Ils ont été très concentrés en défense, ils y ont mis tellement de cœur et d’énergie que forcément on a eu des pertes de balle en attaque. Mais notre gestion de fin de match, notre patience pour faire défiler le chrono ont été déterminants. »

Une satisfaction largement partagée par les joueurs, à commencer par le capitaine Kevin Walter : « On a vraiment fait un bon match ce soir. On a respecté le plan de jeu qu’on s’était fixés. On savait qu’on était « short » dans les rotations, on s’est dit qu’il fallait tenir dans le match sur la durée et essayer de mettre le coup de collier en fin de match pour faire la différence. C’est exactement ce qu’on a réussi à faire. On avait vraiment bien préparé le match, et ça s’est très bien passé. C’est une super victoire. »

De son côté, la mobylette Yanik Blanc, qui a passé 39 ‘22’’ sur le terrain ( !) insistait également sur l’ambiance et la défense produite par son équipe. « Une ambiance comme ça dans un derby, on était obligés de le gagner ! La fête va être encore plus belle. Avec les supporteurs, ça change tout. C’était un très beau match. On a eu des petits temps faibles qu’on a su remonter grâce à la défense, c’est ce qui nous manquait lors des premiers matchs. Ce soir, on a défendu pendant 40 minutes, et même pendant les temps faibles, on a été forts. Eux ont eu des temps faibles parce qu’on les a éclusés physiquement. »

Et le meneur de jeu du KABCA de parler de match-référence. « C’est un premier match référence carrément, parce qu’on ne s’est pas relâchés, c’est un match à recopier. » Son aîné Kevin Walter ne disait pas autre chose : « Tous les matchs ont leur histoire et on a fait ce qu’il fallait pour l’emporter. C’est un match-référence, surtout défensivement. On a été très solides, on n’a pas donné grand-chose. Tous les paniers ont été difficiles pour l’adversaire. C’est ce qui nous fera gagner des matchs. Il faut qu’on continue dans ce registre-là. Si on défend comme ça, ça viendra forcément à un moment en attaque, on arrivera toujours à marquer des points. Le basket, ça se joue à des détails. La semaine dernière, on était dans le dur, on avait gagné à l’arrache. Si on n’avait pas battu le Centre Fédéral, ce n’aurait pas du tout la même chose. »

Fabien Drago pouvait conclure : « Je suis très heureux pour tous les gens qui étaient pour Kaysersberg ce soir et je suis super content. J’avais dit aux joueurs qu’on pouvait rendre cette soirée mémorable, que gagner un derby, c’est quelque chose d’extraordinaire et que ce serait un souvenir qu’on emporterait tous avec nous quoiqu’il arrive. On a montré que les bases du début de saison étaient de nouveau là, que ceux qui n’y croyaient pas n’avaient qu’à rester chez eux. Ce soir, on a de bonnes raisons de croire qu’on est une équipe. »

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