Kaysersberg a été dominé dans les grandes largeurs à Besançon face à une équipe qui a pratiqué un basket de très haut niveau. Un jour sans et une défaite qui n’ont rien de grave à condition de se ressaisir dans les intentions et les attitudes face à Andrézieux.
« Quand tu te positionnes côté supporteur, partenaire ou journaliste, il est légitime de parler de mauvaise surprise » consent Fabien Drago à l’issue du non-match de son équipe qui s’est conclu par un sévère -35 (95-63). « Mais on sait très bien que c’est le genre de choses qui peut arriver. On essaye évidemment d’éviter, de retarder, en espérant que ça touche un ou l’autre joueur et que d’autres puissent rattraper le coup. On avait déjà eu une alerte sans frais vendredi dernier contre Avignon. Mais le sport est comme ça. Il y a des jours sans où tout le monde passe à côté. Mais je le répète, ce sont des choses qui peuvent arriver»
L’entraîneur avait eu un pressentiment avant la rencontre : « J’en avais parlé, j’avais mis le doigt sur cette possibilité de douche froide, mais j’espérais qu’elle n’arriverait pas encore. On avait déjà fait tellement de belles choses et été tellement surprenants dans l’autre sens. Mais on a été rattrapés par la fatigue, la suffisance dans les attitudes de certains, peut-être aussi. Après le dernier match, on pensait les garçons capables de se remettre au boulot et de rester humbles pour performer encore une fois, mais ça n’a pas été le cas. »
Et de s’attribuer une part des responsabilités dans la déroute : « On était prévenus et personne n’a compris ce qui se passait, on n’a pas vu arriver le train en face. Mon discours n’a pas été suffisant, je n ‘ai pas été assez dur et prévenant, et les joueurs sont tombés dans cette facilité. Je m’en veux particulièrement. Je ne dis pas que je n’ai pas été entendu, mais je ne me suis pas assez fait entendre. Ensuite, la réussite a tout de suite choisi l’équipe qui en voulait le plus. Et nous on n’a pas su donner de répondant.»
On en veut pour preuve le début de la rencontre qui n’a rien fait pour arranger les choses. Lors du premier quart, l’équipe s’est noyée (30-13), et à la mi-temps l’écart était déjà irrémédiable (54-29). Cela dit, il était tout de même difficile de prévoir un tel déluge de la part d’une équipe de Besançon qui n’avait rien réussi de bon depuis le début de la saison à part son exploit à Lyon SO et qui avait été humiliée à domicile par le Centre Fédéral. « C’est vrai que Besançon n’avait rien montré jusqu’à présent, mais était du coup dans l’obligation de réussir. » Et à y regarder de près, ses sources de motivation ne manquaient pas. Tout était aligné pour qu’il y ait une réaction de leur part.
Alors, Laporal, le nouveau venu Prénom et Redikas ont entraîné leurs coéquipiers dans une sarabande infernale. « Ces gars-là sont de vrais basketteurs. Laporal c’est un joueur de métier qui a fait le ménage dans la raquette, qui amène de la sérénité dans son groupe. Lui tu ne l’entends pas mais il fait le boulot. Ses coéquipiers ne peuvent que suivre un joueur exemplaire comme ça. En plus, ils ont récupéré Ferdinand Prénom, référencé Jeep Elite, qui a laissé sa carte de visite à nos joueurs, tellement il a donné une leçon de basket. Et puis Dovydas avec ses qualités et ses défauts était particulièrement motivé et dans son meilleur jour. S’il y avait un match qu’il ne voulait pas rater, c’était celui-là. Les autres ont été de très bons soldats à qui tout a souri. Comme un boxeur, dès le coup de gong, ils nous ont attaqués et saoulés de coups. Ils nous ont mis KO. Dans leur salle, devant leur public, le match était pratiquement plié à la fin du premier quart-temps. »
Reste aussi que pour Fabien Drago, le statut de Besançon a changé à l’issue de ces 40 minutes. « Oui, c’était un concurrent direct. Non, ça ne l’est plus forcément. Quand tu as vu le niveau de pratique de toute l’équipe en face, avec en plus l’arrivée de Prénom, on est à des années-lumière du potentiel de Besançon. »
Dont acte. On privilégiera donc d’autant plus facilement la thèse de l’accident. Et nul doute qu’après cette sortie de route, les joueurs feront tout pour se remettre dans le droit chemin dès ce vendredi.
Les statistiques complètes :